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Stan appelle : rendez-vous au bar près des Gaumont à
quatorze heures. J’arrive en retard, ils ne sont pas là. Je prends un
verre et ils repassent me chercher. Ils sont chez Stan, où Marlen
répare sa robe. Elle me demande où j’étais… Elle me donne rendez-vous
au Tibar vers vingt heures : elle a un creux de deux heures à son
boulot. Je vais me balader avec Stan, puis je vais au Tibar : personne. Je
rentre. Je me sens triste et un peu seul. Ca faisait longtemps ! Je
pense à mon avenir : je n’ai pas d’avenir, je l’ai bien compris. Je
pense à mes amours : elles n’existent que dans ma tête et y
dépérissent. En fait, j’irais bien en Irlande avec Marlen. Si elle
m’aime et me le dit. Sa façon de faire me déroute.
Elle
appelle à minuit : elle a fini et « nous » attend au bar. J’arrive. Je
suis triste. Elle me demande pourquoi. Dire qu’elle ne le sait pas… On
va à la corniche Sainte Catherine voir la ville qui s’endort. Elle n’y
était jamais allée. Encore une fois, elle se montre très tendre et
attentionnée avec moi, puis m’ignore totalement quelques instants plus
tard. On va au cimetière de Bonsecours, où est enterré José Maria de
Heredia. Assis sur un muret, on discute, on parle du bac, de la bêtise
du système. Ca me fait drôle d’être là, entre les étoiles et les
tombes, dans la pénombre des cyprès avec les lueurs de la ville en
dessous. Et Marlen qui reste là, silencieuse et attentive.