Plus tard...

Je ne sais pas pourquoi, mais je remets toujours tout à plus tard.
Par exemple, pour mes loisirs, je me garde des musiques à réécouter "pour plus tard", les films qui sont susceptibles de me plaire, je les mets dans un coin "pour plus tard", pareil pour les BD ou les bouquins. Pour tout. Pour plus tard. Pour "le bon moment". Je me dis que je veux d'abord voir, lire et écouter ce qui va moins me plaire, pour profiter davantage de ce qui sera à mon goût, mais, sauf rares occasions, je ne me permets pas vraiment d'y "toucher". Il est rare que je me remate un film que j'ai aimé ( alors qu'avant c'était par dizaines de visionnages ), il est rare que j'écoute ma symphonie préférée, et je ne relis quasiment plus mes BD préférées. Et depuis que j'ai le net et que je choppe par wagons, c'est encore pire. Et je ne sais pas me freiner.

Mes travaux, plus je les bosse, plus je retarde leur fin. Et pour ma BD par exemple, que je travaille depuis des années, comme je n'ai pas l'impression d'avoir trouvé mon style graphique et que je suis très lent, j'attends pour me remettre au dessin, je retravaille sans cesse le scénario. Pour mon album, comme je ne peux pas enregistrer mes démos, j'ai quasiment arrêté de le bosser. Auparavant, comme je mettais des semaines à enregistrer une bête démo sur ordi, je ne composais plus, et comme j'ai perdu toutes mes données, je n'ai plus rien composé pendant huit ans. Juste des bribes, qui me serviront "plus tard".
Pour un de mes romans, je voulais renouer le contact avec la fille au coeur du texte pour l'écrire, mais comme elle m'a repoussé, je ne l'écris plus. Mais j'en ai toujours très envie. Je le reprendrai "plus tard". Bref, tous ces projets me demandent trop de temps, je me disperse trop, mais je me refuse à me consacrer uniquement à l'un d'eux, c'est plus fort que moi, je ne me vois pas finir, donc je recule rien qu'en y songeant. Pourtant, ça m'aiderait sans doute si je finalisais quelque chose, plutôt que d'être perpétuellement en cours de... Pour ma phobie, je me dis que ça se résorbera tout seul, petit à petit. Mais comme je ne sors plus du tout, ça ne marchera pas. Je guérirai "plus tard". Pour ce qui est des sentiments et d'une éventuelle future histoire d'amour, je me dis que ça reviendra bien un jour, que je rencontrerai une jeune fille un jour, qui m'aimera peut-être... "plus tard"...

Bref, je viens de comprendre mon mode de fonctionnement. Ou de dysfonctionnement. Moi qui ne vis que dans le passé, dans mes souvenirs de ma vie d'avant, j'ai du mal à vivre dans l'instant, je remets toujours tout à plus tard, à après. Mais après quoi ?

Comments

[Vartan]

Du moment que tout ceci ne t'empêche pas d'écrire et de travailler. :-)

Ok, je sors --->

[Kali]

Ah bah voila, je suis un procrastinateur.
Je le découvre, mais c'est ça.
Vais devoir guérir de ça aussi alors...

[Qui©he]

La procrastination ça rassure, souvent ça permet de rester à la limite de la frontière de la dépression.
Genre "presque" dépressif, presque :-))