"Pour un monde meilleur"
Dur, dur d'être un sportif ! C'est le message tout en profondeur qu'est venu délivré ce matin, David Douillet, le secrétaire de l'UMP chargé de la vie sportive, au micro de RTL. Interrogé sur le cas Gasquet, Douillet nous aurait presque tiré les larmes! « Pour avoir fait un petit come-back (sic) dans sa vie, il a été une star très très tôt. A 9 ans, on l'a surnommé le surdoué du tennis, un statut psychologiquement pas si simple à assumer. Est-ce que c'est une vie qu'il a choisi, est-ce qu'il est heureux et épanoui ? Et puis, une vie de jeune homme, une vie à vivre alors que depuis sa jeunesse, il est contraint à une vie d'ascète pour pouvoir faire ce métier là ». Cette tragédie méritait bien la une des JT et en tout cas, l'interview du matin de notre Aphatie national
Pensez y ! Tennismen surdoué, son premier million d'euro empoché à 18 ans, obligé de s'exiler en Suisse, avec tous ces foutus sponsors, « Nike, Adidas, mon coeur balance ! », les fêtes, les médias, ces heures d'entraînement et ce compte en banque qui n'en finit pas de grossir. Une soirée et on sombre dans la facilité, quand nombre d'ascètes, ni surdoués, ni millionnaires, exilés fiscaux dans leur propre pays, lâchés par leurs derniers sponsors (Heulliez ou Caterpillar) gardent encore un semblant de dignité et ne franchissent pas la ligne blanche. Prudent, David Douillet aura au moins évité un piège, en refusant de faire la distinction que se permettent aveuglément et quasi systématiquement journalistes et commentateurs entre une consommation de drogues dans un cadre festif et/ou professionnel. Il a raison : pour le moment, le poste auquel il pourrait aspirer s'appelle encore Ministre de la Jeunesse et des Sports, encore une dénomination bien ringarde que le Président pourrait moderniser. Car dans la tête de nos élites, cela fait un bout de temps que la coke est banalisée : « si à 25 ans, on a pas pris sa ligne de coke c'est qu'on a raté sa vie ». Le dopage, lui, serait beaucoup plus grave, inadmissible même : « quel talent gâché, c'est de l'image de la France dont il est question etc. ». Un discours équivoque et hypocrite largement révélateur du flou qu'entretiennent les milieux médiatiques et plus globalement du show-bizness avec ces questions de consommation de substances prohibées.