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Début août, je reçois une jolie lettre de toi : tu es à Belle Ile.
«
Cher Laurent, je t’écris de cette île où la notion de vie est
totalement celle que je désire. On vit avec le soleil, le vent, la mer,
les étoiles… Pour moi, rien n’est plus important que d’être bien dans
un lieu, quand on apprécie le moindre rayon de soleil… On est là, et on
est bien. Plus besoin de rien… Bref, je sais que j’attendais depuis
longtemps un moment calme comme celui-ci, où tu vis le plus
agréablement possible. Ici, je pense déjà à toi, que je connais à
peine, parce que, parfois, on est touché, et ça reste ancré. J’espère
te revoir la deuxième semaine d’août, ou à la rentrée, si tu es déjà
parti en « vacances ». Tu vois, pour moi, cette notion de vacances
n’est plus la même que lorsque j’étais enfant. Maintenant je l’écrirais
plutôt sans « s » : vacance, comme une façon de penser, de se sentir
vivre. Etre en vacance, ce n’est pas forcément partir loin de chez toi,
ce serait plutôt prendre le temps d’être toi, avec plaisir, de sentir
ta vie dans le temps, sans aucun stress… Etre en vacance, c’est aussi
penser à chaque instant que tu vis, et souvent, c’est des instants tout
à fait simples. Je pense aussi à ma
musique. Ca me manque, mais ça fait du bien d’y penser simplement, pour
mieux savoir ce que je ferais sur l’instant. Bon,
je t’embrasse de ma tendre et nouvelle amitié et espère que ton moral
est bon, que la musique te donne toujours goût à la vie. J'espère en
notre rencontre. A bientôt… Camille »
On se reverra, je pense, et ça me fait plaisir car tu comptes déjà beaucoup.