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Ma vie avec moi...
27 juin 2008

Sarko le télécommandeur

article_teleLa rumeur a fait avant-hier matin le tour du petit monde des médias à la vitesse d’un Sarkozy au galop. Lors de la remise du rapport de la commission Copé à l’Elysée, le président de la République allait annoncer qu’il démettait le président de France Télévisions Patrick de Carolis de ses fonctions. Allons, allons, on est en démocratie tout de même et le temps de l’ORTF où le pouvoir avait une ligne téléphonique directe avec la télé publique est révolu… Et de fait, Nicolas Sarkozy n’a pas confirmé la rumeur. Il a fait mieux : il a annoncé que, désormais, le président de la télé publique serait «nommé par l’exécutif». C’est-à-dire par bibi, Nicolas Sarkozy. Ce même Sarkozy qui, recevant en février l’intersyndicale de France Télévisions, avouait benoîtement que son rêve aurait été d’être directeur des programmes, réalise son fantasme.

Vrai pote. Un ex-directeur de campagne à la direction de TF1 (Laurent Solly), Alain Genestar patron de Paris Match viré pour une Une déplaisante, un ami, Jean-Claude Dassier, à la direction de l’info de la Une, laquelle est détenue par un vrai pote, Martin Bouygues, tout comme l’est Bernard Arnault (Les Echos), Vincent Bolloré (Direct 8 et des gratuits), Arnaud Lagardère (le JDD, Paris Match, etc.) et de très gros soupçons d’intervention dans la nomination de Laurence Ferrari à la place de PPDA… Toujours fourré la main dans les affaires des médias, Sarkozy est allé encore plus loin hier : «Les choses doivent être claires, a-t-il martelé, il y a un actionnaire, cet actionnaire nomme le président.» Ça, pour être clair… Même si l’actuel système de nomination par le CSA reflète les majorités présidentielles, là, c’est du jamais vu. La bronca ne s’est pas fait attendre : le «patron [de France Télévisions, ndlr] va être nommé par le pouvoir, et ses financements dépendront chaque année du bon vouloir des gouvernants», a dénoncé le président du Modem François Bayrou. Le député PS Christian Paul a fustigé un «nouveau modèle français, que Poutine et Berlusconi vont pouvoir bientôt envier». Seul garde-fou : le CSA pourra donner son avis et une majorité de députés, si elle est qualifiée, pourra s’y opposer. C’est-à-dire que trois quarts des députés devront être contre le candidat de Sarkozy pour qu’il ne soit pas nommé. Autant dire impossible.

Depuis sa décision du 8 janvier de supprimer la publicité sur France Télévisions, Nicolas Sarkozy n’en fait de toute façon qu’à sa guise. Il l’a encore démontré hier en balayant une bonne partie des préconisations de la commission Copé. Il n’en retient que ce qu’il avait lui-même proposé en janvier : une taxe de 0,9 % sur le chiffre d’affaires des télécoms et des fournisseurs d’accès à Internet et une autre sur la pub des chaînes privées. De même, l’indexation de la redevance que Jean-François Copé s’enorgueillissait d’avoir obtenu de haute lutte : elle n’a même pas été évoquée par Sarkozy hier. Aux syndicats de France Télévisions qu’il recevait un peu plus tôt, il a dit en substance : «D’abord on fait la réforme, ensuite, on en discute». De même, l’idée de la commission de ne supprimer la pub qu’à partir du 1er septembre 2009 après 20 heures a été retoquée par Sarkozy : «Pardon, hein, Jean-François, j’veux pas critiquer, mais le téléspectateur est en droit d’exiger un changement tout de suite.» Va donc pour le 1er janvier prochain, Sarkozy a parlé. La suppression totale de la pub est maintenue pour fin 2011.

Porte dérobée. Cette accélération et ces volte-face de Sarkozy ont mis un sale coup au moral des salariés de France Télévisions. L’intersyndicale se déclare ainsi «encore plus en colère» après le discours de Sarkozy : «Toutes les mesures préconisées, tous les chiffres avancés sont remis en cause par Sarkozy. On ne sait plus où on va», se désole Jean-François Téaldi. Après son entrevue avec Sarkozy, l’intersyndicale a été priée de quitter l’Elysée par une porte dérobée avec interdiction de passer par la rue du Faubourg Saint-Honoré où s’amassaient les journalistes. Drôle de méthode. A 16 heures, au moment de la remise du rapport, des banderoles étaient déployées partout en France sur les sites de la télé publique : «Hold-up sur l’audiovisuel public». Les premières victimes du «braco» devraient être les salariés de la régie publicitaire puisque, dès le 1er janvier, une grande partie d’entre eux va se retrouver au chômage technique.

Raphaël GARRIGOS et Isabelle ROBERTS, in Libération

Pour illustrer, et pour ne pas heurter ceux qui ne voulaient pas entendre ce message pendant la campagne, je ne vais pas mettre de vidéo de BAYROU, dont tout le monde se moquait lorsqu'il évoquait les liens que notre Nabotléon entretient avec des patrons de médias - mais d'autres voix qui vont dans la même voie.







On a pu voir un Hervé MORIN de l'époque où il ne trahissait pas encore BAYROU...
Bon allez, j'en colle une toute petite quand même - pas la plus complète sur le sujet, mais assez emblématique.



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K
Rajouté la petite vidéo de "L'Appel du 2 Juin"
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