... infinie sagesse...
Aujourd'hui, j'ai croisé une jeune métisse qui cherchait dans mon quartier un temple protestant qu'on lui avait conseillé. Ne le trouvant pas, elle demandait de l'aide à tous les passants, et je n'y ai pas échappé. J'étais en train de réfléchir qu'elle demandait déjà à d'autres personnes, le regard fermé, d'un ton presque agressif. Comme ceux-ci ne savaient pas, elle a glissé un "les gens ne sont pas religieux..." qui semblait s'adresser à moi, supposé complice. Comme elle questionnait encore d'autres personnes, ne se souciant pas de moi, qui me creusait encore la tête pour l'aider, j'ai continué ma route.
Il y a dans cette petite anecdote tout ce que je déteste dans la religion.
Je respecte la croyance religieuse de tout un chacun, même si j'essaie bien souvent de faire changer d'avis ( ou plutôt d'ouvrir les yeux à ) ceux un minimum ouverts au dialogue. Mais je déplore à chaque fois le manque de tolérance de ceux qui disent suivre les valeurs et les préceptes humanistes de leur sauveur huilé. Il y a quelques mois, je discutais avec le curé de l'église près de chez moi, dans le bar où j'ai mes habitudes, et comme je lui disais que j'écrivais un essai sur le christianisme, axé sur le fait que je ne crois pas en l'existence de Jésus, il me disait qu'il ne venait pas dans les bars pour discuter de religion. J'insistais, et il me qualifiait de "jeune con", injure qui me fit ô combien plaisir, venant de lui, et de sa fonction. J'y voyais là une belle illustration de ce qui fait notre belle humanité depuis des siècles : le mépris le plus vil et le plus répandu, le mépris de celui qui ne partage nos opinions.
Depuis, je suis son bel exemple : je vais régulièrement promener le chien d'un ami dans cette église, et m'allumer une cigarette à la flamme des cierges.