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Ma vie avec moi...
19 avril 2008

La nouille du Béarn comme l'ourse Cannelle, honni ?

Mercredi 16 avril 2008 a eu lieu au siège du MoDem une réunion qui vaut son pesant de cacahuètes et qui ne va pas plaire à Sarkozy. Tout péquin moyen un tant soit peu objectif et pas assez désinformé sait que Sarkozy veut la mort (politique s’entend) de Bayrou et du MoDem. Bayrou en premier lieu avec sa cellule à l’Elysée dirigée par Alain Merleix comme l’a révélé Le Monde du 14 mars. Le MoDem ensuite comme l’a également révélé Le Monde du 10 avril ce qui a enclenché une riposte du benêt du Béarn lors d’une conférence de presse musclée que je vous mettrai en fin d’article.

Ce n’est pas le lieu de cet article de m’étendre sur les velléités destructrices du Magnat de la magouille, mais de démontrer que, si le chemin de Bayrou est difficile, il n’est pas si proche du précipice que l’on veut bien le dire. Le MoDem évidemment dérange. Tant l’UMP que le PS, mais également il dérange le confort électoral de certains élus, et ce qui est pire le confort intellectuel des professionnels de la politique. Quelques amis bien intentionnés nous disent que c’est Bayrou son propre ennemi, trop cassant, trop sûr de lui, trop orgueilleux, trop focalisé par les élections présidentielles de 2012. En fait d’ennemis, le perdant de Pau, n’en est pas dépourvu, surtout quand la bise fut venue. Parmi les ennemis du leader du MoDem, on compte bien sûr les piliers politiques que sont les deux partis dominants. Ce qui est de bonne guerre dans une démocratie. Ce qui l’est moins, c’est quand l’Elysée utilise les locaux, les personnels et le temps de l’Etat au service de la démolition d’un mouvement de l’opposition et donc bafoue allègrement, dirait Claude, la démocratie.

En revanche, Bayrou a aussi des ennemis de l’intérieur.

  • il y a les volontaires : ceux qui aiment les maroquins et les directions de commission sénatoriale, ceux qui ont peur pour leur poste et qui penchent vers un accord plutôt que de croire que leur compétence et leur charisme mérite une réélection (prônant pourtant la méritocratie - mais pour les autres, pour eux ils appliquent un proverbe bien chrétien : charité bien ordonnée commence par soi-même). Parmi les volontaires, il y a aussi les derviches tourneurs de la démocratie qui n’ont pas compris ce qu’était une démocratie avec délégation - ce qui est la forme la plus performante et la plus éthique pour un mouvement politique - et qui veulent que, pour un besoin urgent urinien, on mette au vote pour qu’ils puissent pendant de longues heures expliquer leur point de vue quitte à ce que l’on mouille son pantalon. Ceux-là sont des mono-maniaques égocentrés et, en fin de compte, assez orgueilleux. Alors ils contestent. Tout et surtout n’importe quoi.
  • il y a les involontaires. Ceux-là agissent car ils sont troublés, car ils espéraient beaucoup et croyaient au Père Noël. Alors les victoires ne sont pas assez rapides. Ils se vengent un petit peu de leur déception en noircissant le trait et en participant au concert destructeur qui serinent les oreilles de Français. On peut le lire même ici à Agoravox où des défenseurs du MoDem colportent - en toute innocence ? - les ragots habituels propagés par les journalistes.

Enfin il y a un autre ennemi, assez puissant, sournois et qui sera un obstacle bien difficile à surmonter. Cet ennemi est l’information. Cette information est un poison à la fois violent et à la fois lent, tant dans son contenu que dans sa propagation. C’est un poison violent à chaque défection, et lent par l’accumulation et la répétition des mêmes faits.

La réalité est la suivante. Il y a eu 21 défections de député avant les législatives. A celles-ci se sont ajoutées celle de Bourlanges, du maire de Saint-Denis qui a eu le grand courage de se présenter contre Morin à la présidence du Nouveau Centre puis de se retirer la queue entre les jambes (à ce propos, il argue que c’est pour ne pas diviser, mais si Bayrou n’a pas de concurrent alors c’est un gourou. Il y a des vérités cis-alpines et des vérités trans-alpines, n’est-ce pas ?) de Cavada qui s’est gaufré royalement (ahah) et enfin d’Arthuis. Le gros et faux mou Mercier restant en fin de compte dans l’expectative, ne voulant plus participer à ce comité de liaison de la majorité. Faites le compte vous-même. Cela est très loin d’un barrage qui se rompt. Ce sont des pertes, certes, mais ni l’armée n’a déserté ni ces pertes ne sont irremplaçables. Au passage, Arthuis veut conserver sa présidence sénatoriale, Mercier voulait être ministre, les députés être élus. Cependant, on a étalé cela dans le temps et surtout à longueur de jours et de colonnes. C’est l’effet de l’écho : un cri, mais milles répétitions. On croit à une foule alors qu’il n’y a qu’un petit minet braillard. On utilise aussi ce genre de technique dans le cinéma. Avec 10 quidams, on fait une armée de dix mille hommes. Mais regardez bien : combien de divisions ? avait dit Staline en parlant du pape. Combien depuis l’après-législatives ? Une centaine ? Une dizaine ? Non quatre ou cinq. Mais la presse a servi d’amplificateur et de répétiteur. On a assené ces nouvelles d’innombrables fois et on a posé toujours les mêmes questions toujours aux mêmes avec toujours les mêmes réponses. Il n’y avait pas de nouveauté, mais une information qui devenait une vérité. Tout le monde quittait le navire en perdition. Cette même information à objectif destructeur s’est poursuivie lors des municipales. Alors que le score du MoDem avoisine les 16 % là où il y a des listes, score très honorable, on nous rétorque 4 %. C’est faux bien sûr. Mais cela marque et laisse des traces.

Je terminerai par cette réunion du Bureau politique de l’UDF/MoDem. Cette réunion a fait suite à une conférence de presse de François Bayrou qui avait décidé de ne pas se laisser écraser les orteils sans rien dire. Il a donc décidé de réagir à la suite de l’article du Monde révélant une note de Dominique Paillé adressée à Sarkochef. Il serait bon que vous regardiez cette conférence de presse. En effet, car les journalistes ont voulu faire passer Bayrou se prenant pour un martyr, en adjoignant les commentaires des fuitards qui ricanaient en disant qu’il était paranoïaque. Or, ceci est en parfaite contradiction avec les deux faits suivants : aucun démenti contre cet article et, surtout, confirmation des dires par Devedjian justifiant cette attaque en règle contre le MoDem car Bayrou attaquait Sarkozy. Notez au passage la belle pratique démocratique du secrétaire général de l’UMP. La presse connote très négativement l’intervention de Bayrou pour en diminuer la portée. Du reste, elle feint d’ignorer les affirmations du Monde. Je veux en venir à cette information que nous livre la presse, une information biaisée en quantité et en qualité. Prenons l’exemple d’Arthuis. Il avait déjà parlé de secte en septembre 2007. Ce n’était donc pas nouveau. Cette fois-ci, il quitte le MoDem et parle à nouveau de secte. Faites l’expérience dans Google. Mettez "Arthuis secte". Vous aurez un nombre hallucinant d’occurrences. Cela c’est la quantité. La presse dans son ensemble joue à la grosse caisse et amplifie de façon démesurée l’importance d’un homme qui finalement ne représente que peu de chose. Donc cette presse donne de la voix. Mais pas tout le temps. Très peu en comparaison pour Bayrou et sa conférence de presse. Et même rien du tout pour son communiqué de presse à la suite de la réunion de mercredi soir. Impair que je réparerai à la fin de cet article.

Cela concernait la quantité : beaucoup, énorme quand c’est pour descendre le MoDem, et peu ou rien quand cela lui est favorable, car ce Bureau politique est éminemment favorable au MoDem et à Bayrou. Venons-en à la qualité. Ces bons journalistes prennent pour argent comptant les bavasserie d’Arthuis sans lui poser les questions que je vais poser ici car, en plus de quitter le MoDem, il annonçait fièrement qu’il ferait renaître l’UDF de ses cendres. Robien avait indiqué en son temps qu’il prendrait l’UDF. Qu’en est-il advenu ? Et, s’il n’a pas réussi, comment comptez-vous vous-même réussir là où il a échoué ? Charette avait annoncé à grand renfort de médias qu’il récupérerait le sigle UDF. Qu’en est-il aujourd’hui ? Il se disait propriétaire du sigle, il ne l’a pas récupéré et vous, qui n’êtes pas propriétaire de ce sigle, comment allez-vous faire pour pouvoir l’utiliser ? Morin et sa bande de fuyards avaient clamé fort qu’ils allaient rebâtir l’UDF et que tout le monde allait suivre la queue de cheval du leader du Nouveau Centre. Rien de tout cela ne s’est réalisé, quelle sera votre méthode pour y arriver ? Lors d’un conseil national, l’UDF par la voix de ses élus, de ses représentants d’adhérents, dans la plus parfaite légalité et la plus parfaite démocratie, avec une écrasante majorité sur plus de 2 000 votants (38 voix contre), ce conseil a voté le statut temporaire de l’UDF et a confié à un bureau politique la mission de défendre les intérêts de l’UDF pendant une période de trois ans avec au final une fusion dans le MoDem, les adhérents de l’UDF devenant de facto adhérents en décembre 2007 du MoDem. Dans ces conditions légales, comment comptez-vous faire pour contourner la légalité du vote, la volonté démocratique afin de faire revivre l’UDF ? Quels moyens juridiques allez-vous utiliser ? Voilà les questions qui auraient anéanti le discours d’Arthuis. On aurait pu aussi lui demander s’il ne se sentait pas lié pour sa présidence sénatoriale des finances au vote des sénateurs UMP. En d’autres termes, si les journalistes qui l’ont interrogé, ceux qui ont répété ses paroles, n’ont pas posé ces questions, c’est que soit ils ignoraient complètement les conditions légales de la fusion UDF-MoDem - ce qui est gênant pour un journaliste politique, soit étaient parfaitement ignares en matière juridique car ce qu’annonçait Arthuis était tout simplement illégal, soit paresseux, soit tout simplement de mauvaise foi. De toute manière, cela procède de la désinformation et donne des coups rudes au MoDem, coups dont il est très difficile de se défendre. Arthuis a eu son heure de gloire. J’espère que certains MoDem ou même UDF de son département sauront s’en souvenir aux plus prochaines sénatoriales afin de lui rappeler ses positions.

Ce qui est grave c’est qu’en contrepartie - et faites l’expérience - aucune information (ni au Monde ni au Figaro ni à Libération ni au Nouvel Obs ni à Marianne ni à Rue89 - je parle des sites internet) ne retranscrit ni le résultat du Bureau politique ni le communiqué de presse de François Bayrou. Or, il apparaît deux choses : 1- Arthuis et compères ont perdu lamentablement à 19 voix pour et 6 contre, l’UDF est confirmée dans sa transformation en MoDem, financement compris ; et 2- cela prouve que Bayrou n’est pas seul contrairement à tout ce qu’annonce la presse. Ce BP a une importance primordiale car il va montrer d’abord aux militants - ce qui va les remotiver - puis après aux Français que le MoDem est loin d’être mort, que l’UDF s’est transformée et que les Arthuis et cie seront partis, mais bien seuls et feront leurs petits caprices tout seuls dans leur coin et ne représenteront bientôt vraiment plus grand-chose.

Communiqué de presse

"Il n’y a plus aucune ambiguïté", a déclaré François Bayrou à l’issue de la réunion du bureau directeur de l’UDF mercredi 16 avril. Le vote qui s’y est déroulé a obtenu une majorité très large de 19 voix contre 6. "Par ce vote, nous avons décidé que le Mouvement Démocrate allait continuer à se développer et qu’il n’y aurait pas de retour à l’UDF historique", a déclaré François Bayrou. Le bureau de l’UDF (26 membres au total) a été constitué lors de la fondation du MoDem, en décembre 2007, pour veiller aux intérêts "juridiques, matériels et moraux" de l’UDF pendant une période transitoire de trois ans. Il y avait ces derniers temps une campagne autour de l’idée que le MoDem pourrait voir un certain nombre de ses membres recréer l’UDF, et même on racontait que le MoDem pourrait se voir dépossédé par cette manœuvre de son siège et de son financement. "Là aussi, nous avons fait voter, et à une majorité plus large encore avons décidé qu’il n’y avait pas de problème de patrimoine et de financement public. "Le financement public ira au Mouvement Démocrate" et, en ce qui concerne le siège, qui "appartient à l’UDF dont je suis président, il y aura une convention qui va édicter les règles", a-t-il souligné, précisant qu’il y aurait "d’autres réunions" concernant ces questions de patrimoine.

In Agoravox

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